Un bout vole / je vole un bout
Video projecteur, miroir articulé (moteur vérin à vis), détecteur de mouvements, suite d'images de ciel projetées en boucle. Dimensions variables.
Oeuvre présentée dans le cadre de "'t beweegt, ça bouge", De Markten, Bruxelles 2/10 - 8/11/2009.
Une grande salle, un rectangle de ciels bleus projeté sur l'un des murs. Un miroir triangulaire placé debout entre le projecteur et les images projetées impose au milieu de la surface de projection son ombre, comme une partie du ciel en moins. Partie du ciel partie où? De l'autre côté.
Sur le mur opposé, à l'autre extrémité de la salle, projetée par le miroir, la partie partie du ciel, lui fait face. Le morceau qui manque à l'image fait face à son absence au milieu d'elle.
Le spectateur, une fois ce constat fait, en s'avançant, passe dans le champ d'un détecteur de mouvements. Surprise! le miroir commence à s'abaisser lentement. Le triangle bleu que projette le miroir hors de l'image s'élève alors, et balaie l'entièreté du plafond, comme s'il volait, pour venir au terme de sa course, fondre dans l'image, disparaître en elle en comblant l'absence que son départ y avait marqué. Le miroir, couché, ne fait plus aucune ombre au lieu de l'image. Il se remettra en mouvement après un court temps, se relevant jusqu'à retrouver sa position verticale initiale. Du sein de l'espace de ciels projetés, nous assisterons en quelque sorte, à la naissance d'un avion.
Un morceau de ciel se détache du ciel pour accomplir dans l'espace son vol d'avion. Un morceau volé au ciel vole, laissant au milieu de celui-ci le négatif de son absence comme un trou – une blessure? - un rien, une ombre... et en face de ce rien, bientôt, le positif de ce ciel dérobé, comme l'objet de son absence.
© Benoît Félix octobre 2009